Existe-t-il des solutions technologiques pour réduire l’impact environnemental de mes produits? Pour le savoir, l’initiative INNO+ pourrait vous être utile. Développé par Écotech Québec, voici comment ce service peut vous aider à accroitre votre compétitivité tout en améliorant votre bilan environnemental. Entrevue avec son président et chef de la direction, Denis Leclerc.
La prise de conscience croissante des populations vis-à-vis des enjeux climatiques et l’engagement de plus en plus concret des gouvernements favorisent le développement des technologies propres au Québec. Qu’il s’agisse d’innovations de produits, de gestion durable des ressources naturelles, d’efficacité, les technologies propres sont partout, dans tous les secteurs de l’économie. Ces technologies sont autant de solutions qui s’offrent aux entreprises pour réduire l’empreinte environnementale de leurs produits et activités.
En 2009, quelques visionnaires font le pari que le Québec peut devenir un pôle d’excellence en ce domaine et créent Écotech Québec, la grappe industrielle des technologies propres. Le mandat est clair : accélérer le développement des technologies propres, en faire bénéficier les entreprises d’ici et propulser l’expertise québécoise à l’international.
Bien que l’écosystème des technologies propres au Québec regroupe une multitude d’acteurs, dont environ 350 entreprises innovantes et plus de 200 regroupements de recherche qui développent des technologies capables de lutter contre les changements climatiques ou d’améliorer la qualité de l’environnement, le secteur est encore assez méconnu.
Améliorer sa compétitivité : l’adoption de technologies propres
« Si la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques a donné un bon coup de pouce au développement des technologies propres au Québec, en fournissant le premier cadre légal pour limiter les effets néfastes du réchauffement climatique, il y a encore beaucoup de travail à faire pour favoriser leur adoption et utilisation par les entreprises industrielles d’ici », nous confie Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech Québec.
À son avis, la méconnaissance des innovations disponibles et des bénéfices technico-économiques associés constitue le principal frein à leur adoption. « L’utilisation d’une technologie propre, ce n’est pas seulement pour respecter les normes environnementales, mais pour réduire les coûts d’une entreprise et son empreinte environnementale. En plus d’améliorer sa compétitivité et son bilan environnemental, il y a d’autres bénéfices associés tels que l’attraction et la rétention du personnel, un levier pour obtenir du financement, etc. », nous précise-t-il.
INNO + : Un service de rencontres développeur et utilisateur
Pour mieux faire connaître l’offre de solutions technologiques existantes, Écotech Québec a mis sur pied l’initiative INNO+ qui met en relation les utilisateurs potentiels aux prises avec des défis environnementaux avec des fournisseurs, des entreprises ou organisations qui ont développé des technologies propres. Grâce à une plateforme web, l’utilisateur potentiel explique par écrit sa problématique et les innovateurs verts sont invités à proposer leurs solutions.
La formule connait beaucoup de succès : « Cette initiative permet à une entreprise qui a des défis environnementaux ou énergétiques de voir s’il y a des technologies propres disponibles qu’elle pourrait considérer. Écotech Québec agit comme une agence de rencontres et permet à l’entreprise d’avoir accès à différentes innovations. »
Le président d’Écotech Québec nous donne l’exemple de Bell qui cherchait des moyens pour réduire la consommation d’énergie d’une salle de serveurs. « On s’est assis avec eux pour résumer le défi sur une page ou deux; puis nous avons lancé cette requête sur notre plateforme web. Parmi l’ensemble des réponses, neuf solutions ont été sélectionnées. Une entreprise de Trois-Rivières a été retenue avec laquelle Bell a fait une cocréation. L’adaptation de la solution d’innovation proposée a permis de réduire considérablement la consommation énergétique de la salle de serveurs. »
Par ailleurs Maax, le fabricant de baignoires et douches, a utilisé récemment la plateforme INNO + pour voir s’il existait des solutions technologiques en mesure de les amener à concevoir des bases de douche plus vertes. Le défi a été lancé et les résultats sont à venir. « On a un très haut niveau de succès à trouver des solutions qui existent mais souvent elles ont besoin d’être adaptées au cas par cas », souligne M. Leclerc.
Il nous précise que, dans la majorité des cas, les entreprises recherchent une solution immédiate. Cependant, s’il n’y a pas de solutions toutes faites, un lien peut être établi avec la communauté de développeurs et conduire à un projet collaboratif avec l’entreprise. « C’est un processus plus long, qui prend plus de temps et les entreprises doivent être prêtes à y mettre les efforts. »
Incitatifs financiers
Le retour sur investissement constitue un autre frein à l’adoption de technologies propres par les entreprises industrielles, affirme M. Leclerc. Cependant, différents programmes ont été mis en place par les gouvernements offrant, par exemple, des prêts sans intérêt ou différents incitatifs fiscaux. À ce sujet, vous pouvez consulter le Plan d’action de la croissance des énergies propres 2018-2023, du Gouvernement du Québec.
« Il y a une dizaine d’années, on prêchait encore dans le désert. Maintenant, les gouvernements fédéral et provincial ont compris que c’était dans cette direction qu’il fallait aller pour réduire l’empreinte environnementale et permettre au Québec d’atteindre ses objectifs ambitieux, tout en créant des emplois de qualité. On voit enfin les retombées de notre travail aujourd’hui. »
Écotech Québec n’entend ménager aucun effort pour accélérer le développement des technologies propres. « Un de nos objectifs stratégiques pour les trois prochaines années, c’est de travailler à rapprocher l’axe de la recherche et développement des technologies propres des entreprises industrielles pour qu’il y ait une meilleure synergie afin de répondre adéquatement aux besoins des entreprises », conclut Denis Leclerc.
Qu’est-ce qu’une technologie propre? S’inscrivant dans la perspective du développement durable, les technologies propres englobent de nouveaux produits, services, technologies et processus qui sont:
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En savoir plus
- Sur le site web d’Écotech Québec, vous trouverez plusieurs ressources et outils dont un répertoire des entreprises qui ont développé des technologies propres au Québec >
- Pour obtenir un portrait complet du secteur des technologies propres, consultez l’étude d’EY « Panorama des Cleantech au Québec » >
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* Denis Leclerc est président et chef de la direction d’Écotech Québec depuis les tout débuts. Il est aussi président du conseil de l’Alliance CanadaCleantech et de l’International Cleantech Network, basé à Copenhague. Auparavant dans le domaine des ressources naturelles, il a occupé plusieurs postes de direction pour des sociétés d’envergure internationale, dont celui de vice-président, Développement durable et environnement à AbitibiBowater.
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