Par David Fauteux, ing. jr, conseiller à l’IDP
Comment transformer une idée de produit en produit éco conçu? Retour sur un atelier que j’ai eu le plaisir d’animer lors du dernier Sommet de l’IDP et au cours duquel les participants ont pu se familiariser avec le processus d’écoconception, en trois étapes ludiques.
L’écoconception, c’est bien plus qu’un positionnement marketing. En fait, l’approche écoconception d’un produit vise à en réduire les impacts sur l’environnement, tout en maintenant sa valeur d’usage aux yeux des consommateurs. Pour expérimenter les principes de cette méthode, j’ai proposé aux participants une démarche en trois temps. L’objectif : définir un produit performant à l’aide de la notion de service rendu et y appliquer différentes stratégies d’écoconception.
Mentionnons qu’à chacune de ces étapes, les participants devaient changer de table pour leur permettre d’enrichir le travail de nouveaux coéquipiers et de faire l’exercice sur différents produits.
Étape 1 : Formuler le service rendu par le produit
Cette première étape consiste à identifier un besoin pour lequel l’équipe va imaginer un nouveau produit, une opportunité de marché. Tout se déroule de manière aléatoire, à l’aide de simples dés à jouer. Les participants doivent choisir un verbe, une caractéristique et une durée parmi plusieurs propositions inscrites sur des post-it. Mis ensemble, ces éléments forment une phrase qui exprime un service rendu.
À titre d’exemple, voici le résultat d’une des équipes :
• Verbe : mesurer
• Caractéristiques : la dépense énergétique d’un enfant
• Durée : pendant une journée
Dans cet exemple, le besoin identifié est « mesurer la dépense énergétique d’un enfant pendant une journée ». À partir de là, les participants vont devoir imaginer un nouveau produit. Après quelques minutes de réflexion, ils en sont arrivés à l’énoncé suivant : une montre intelligente qui indique l’effort physique effectué quotidiennement.
Une fois que chaque équipe a conçu son produit pour un service rendu précis, les équipes changent de table pour travailler sur un autre produit.
Étape 2 : Générer des pistes créatives d’écoconception
La seconde activité avait pour but d’explorer différentes façons d’écoconcevoir les produits définis à l’étape 1. Pour s’inspirer, chaque équipe devait piger un objet pour lequel, à l’aide d’un Mind Map, elle en ferait ressortir les caractéristiques principales.
Avec cette méthode de créativité des « stimuli aléatoires », les participants avaient la possibilité d’utiliser les résultats du Mind Map pour générer de nouvelles pistes de réflexion pour écoconcevoir le produit.
Si on reprend l’exemple de la montre intelligente, les participants ont opté pour un fonctionnement par mouvement, pour éviter l’utilisation de piles. De même, des matériaux renouvelables comme le bois, dans un design minimaliste et comportant le moins de pièces possibles, ont été privilégiés.
Étape 3 : Utiliser une stratégie d’écoconception spécifique
À cette dernière étape, chaque équipe devait piger au hasard une stratégie d’écoconception parmi plusieurs et l’utiliser pour améliorer l’impact environnemental du produit. Je dois dire que les échanges entre les participants des différentes équipes et avec l’animateur ont permis de trouver des idées fortes, intéressantes pour chacun des concepts de nouveaux produits de cet atelier.
Par exemple, la montre pour enfants devait être conçue pour favoriser une deuxième vie au produit ou à ses composantes. C’est ainsi que le bracelet est devenu un bracelet d’hôpital pour enfant, le boîtier un petit cadre photo et finalement, la montre au complet peut être transformée en collier pour chien avec son propre identifiant, une fois l’électronique retiré!
Apprentissages réalisés
Les participants ont d’abord imaginé un produit pour répondre à un service rendu, à partir d’éléments choisis au hasard. Ils ont ensuite appris à « penser en mode écoconception », de manière spontanée dans un premier temps, puis selon une stratégie spécifique dans un second temps. Tout cela en à peine une heure!
Lors de la première ronde de réflexion sur les approches d’écoconception, j’ai pu constater que, de manière instinctive, les participants pensent d’abord en fonction du type de matériaux : matériaux renouvelables, matériaux locaux, matériaux recyclés, etc. Arrivent ensuite les considérations énergétiques : réduction de la consommation, énergies renouvelables et alternatives. Enfin, les aspects pratiques tels que la simplicité et la modularité pour une facilité de réutilisation les ont interpelés.
Par ailleurs, le fait de suggérer aux participants certaines stratégies d’écoconception faisant appel à des concepts moins bien connus (par exemple, l’économie de la fonctionnalité, la deuxième vie du produit) a eu le mérite de leur faire découvrir de nouvelles pistes, moins instinctives, les amenant à davantage de réflexion.
Finalement, une façon amusante d’aborder les principes d’écoconception!
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