par l’équipe de l’IDP
Une entreprise peut-elle innover comme une startup? C’est la thématique qui sera explorée lors du Sommet de l’IDP 2019, le 30 avril prochain. S’inspirant de deux startups hébergées au Centech, cet article veut mettre en lumière différents facteurs de succès qui peuvent conduire les entreprises à de nouvelles façons d’innover.
Le fonctionnement des startups fait l’envie de bien des entrepreneurs et gestionnaires de l’innovation et du développement de produits. À ces entreprises en démarrage, on convoite leur flexibilité, leur autonomie et leur liberté! On y voit une nouvelle façon de faire l’innovation, un nouveau modèle de travail.
L’approche « Lean Startup », élaborée par Éric Ries en 2008, a largement contribué à modifier avec succès les pratiques des entreprises, pas seulement des startups, en matière d’innovation. Le Lean Startup renvoie à un ensemble d’étapes très concrètes : bien se mettre dans la peau des clients potentiels; développer très vite un premier produit et le tester; mesurer ce qui fonctionne ou non; en tirer des conséquences et avancer par très petites boucles de validation. Dans cette optique, les entreprises cherchent à concevoir des produits et services qui satisfont au mieux la demande de leurs consommateurs, avec un investissement initial minimal.
Au fait, c’est quoi une startup?
Une startup, c’est une jeune entreprise de moins de cinq ans, innovante et dynamique, dont le modèle d’affaires présente un fort potentiel de croissance et ce, sur un très court laps de temps. Elle cherche à répondre de façon innovante à un besoin ou à une problématique, à apporter de la valeur à des clients avec un produit/service que personne n’a jamais fait auparavant.
L’innovation est donc la première des caractéristiques. Mais c’est aussi une manière de penser, une vision différente, un état d’esprit imprimé par le ou les fondateurs. Sa flexibilité lui permet d’atteindre ses objectifs rapidement tout en faisant évoluer son produit et/ou son modèle d’affaires. C’est ce qu’on appelle ‘le pivot’ et c’est souvent une question de survie pour les startups.
En quoi les startups se distinguent-elles?
Une startup se différencie en bien des points d’une entreprise classique. Il s’agit de deux types de structures qui n’ont pas le même fonctionnement, la même dynamique ni les mêmes objectifs. D’un côté, l’entreprise mature a une structure dont un des enjeux est d’avoir des processus efficaces, permettant de délivrer le meilleur service possible avec un fonctionnement optimal. De l’autre, la startup sans véritable structure cherche à se distancier de l’existant, en développant et en livrant des solutions innovantes et inédites à un client qui en reconnait la valeur.
Cette différence explique d’ailleurs pourquoi de nombreuses entreprises ont des difficultés à innover. Les processus qui ont fait leur succès sont devenus des freins à l’innovation alors que pour les startups, leur réussite tient souvent à leur agilité. On peut aussi expliquer cet avantage qu’ont les startups du fait qu’elles partent d’une page blanche pour construire le bon modèle d’affaires en fonction de l’opportunité considérée. Dans le cas de l’entreprise existante, la nouvelle activité peut entrer en conflit avec son modèle actuel; ce qui l’amènera plutôt à devoir « déconstruire » pour construire.
Portrait d’entrepreneurs en démarrage
À quoi peut ressembler le quotidien d’un entrepreneur de startup? A-t-on idée de ce qu’il faut de talents et d’audace pour fonctionner dans cet univers multitâches et incertain? Pour le savoir nous avons interrogé les fondateurs de deux de ces startups qui font partie du programme d’incubation du Centech : Cold Chain Service et Intelligence Industrielle. Nous avons tenté de cerner à travers ces profils, bien que brefs, les défis et préoccupations du moment.
Ces entreprises en démarrage, qui ont à peine deux ans d’existence, sont hébergées dans un programme qui leur permet de bénéficier de différents services d’accompagnement dans le développement technologique et la commercialisation de leur produit/service. Mentionnons que huit startups faisant partie de ce programme participeront au Sommet de l’IDP. Venez les rencontrer!
Cold Chain Science, Jean-Philippe Bédard
Produit/service : Solutions intégrées innovantes pour la gestion de la chaine du froid pour les produits sensibles dans le secteur pharmaceutique, de la manufacture aux cliniques et hôpitaux, en passant par l’entreposage et la distribution.
C’est l’appel d’un ancien client qui a été la bougie d’allumage du projet d’entreprise de Jean-Philippe Bédard et de son partenaire. Il faut dire que Jean-Philippe connait bien le secteur pharmaceutique pour y avoir travaillé une dizaine d’années, spécifiquement dans la chaine du froid et en métrologie, la science de la mesure.
« C’est un marché très mal desservi surtout au Canada. Notre expérience dans cette industrie, jumelée à nos connaissances, nous a permis de développer une offre de services et des solutions innovantes qui font toute la différence dans ce marché : un service clé en main qui couvre l’ensemble des besoins liés à la gestion de la chaine du froid. »
C’est précisément l’innovation dans l’offre de service, des solutions et de leur livraison qui distingue Cold Chain Science de la concurrence. Il faut dire que la jeune entreprise peut compter sur l’aide de Centech pour les appuyer dans le développement technologique : logiciels plus intelligents, machine learning, etc.
Si chaque étape du développement d’une startup est un défi, la sélection des collaborateurs est également une fonction critique. « On vient d’embaucher une ressource dédiée à plein temps pour la gestion des finances. Avoir un joueur capable de gérer les flux de trésorerie, c’est super important. On a failli se planter deux fois à cause de cela. »
Jean-Philippe soulève une question intéressante quant à l’agilité des startups. « Jusqu’à quel point l’entreprise peut-elle garder la flexibilité et l’agilité de la startup, avantageuse dans les premières phases de développement, tout en grossissant? On n’est pas rendu au point où chaque occasion d’affaires peut se régler de façon automatique! »
La préoccupation du fondateur pour les prochaines années est d’assurer de solides fondations et de bâtir une équipe d’une trentaine de personnes pour desservir les provinces les plus actives du Canada, avoir un pied dans le marché américain et planifier le développement à l’international.
Il rêve du jour où la structure managériale de l’entreprise permettra à chaque employé d’y croître et d’en faire la gestion normalement. Comme quoi le multitâche, le fait de porter 14 chapeaux en même temps, ce n’est pas une fin en soi car ça use son homme!
Intelligence Industrielle, Martin Landry
Produit : Optimisation des activités de production des entreprises manufacturières par la collecte et l’analyse des données provenant de leurs équipements.
Récipiendaire du Prix Montréal inc. 2018 comme startup, Intelligence Industrielle connait actuellement une croissance exponentielle et compte doubler ses effectifs à une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année. Son ambition : Devenir le géant mondial de l’industrie 4.0!
« J’ai lâché un emploi payant pour partir cette entreprise technologique il y a deux ans. Appuyée sur une vision, il y a beaucoup de R-D; il faut bien comprendre le besoin du client et ça prend plusieurs années avant d’avoir une entreprise comme telle aux bases solides. »
Grâce à l’application de technologies de connectivité et de capteurs intelligents, Intelligence Industrielle est en mesure de collecter, analyser et valoriser les données (temps de cycle, température, taux d’utilisation de l’équipement) qui proviennent des équipements de production des entreprises clientes. Avec ces données, le client peut voir les performances de ses équipements et ainsi optimiser sa productivité.
L’arrivée du numérique dans l’industrie représente un immense marché pour les entreprises qui ont développé des technologies qui permettent la captation, l’exploitation et la valorisation des données. « C’est un marché en pleine croissance dans lequel il va y avoir de plus en plus de joueurs! Actuellement je n’ai aucun problème de ventes. Mon souci, c’est que j‘ai une file de clients en attente. Il faut que je produise plus rapidement, que j’engage plus de gens et que j’optimise, moi aussi, ma façon de livrer plus rapidement. »
Cette rapide croissance comporte le défi de trouver les talents, d’engager les meilleurs pour constituer l’équipe. « Il faut se battre contre les Facebook, Ubisoft, pour offrir un emploi aussi attrayant à des ingénieurs logiciel…Il faut démontrer le potentiel de l’entreprise et ses avantages. On cherche, des gens passionnés, énergiques. Faut avoir la flamme… »
Les startups, c’est un peu comme des montagnes russes! Selon Martin, ce n’est pas tant la quantité de travail qui importe mais bien d’avoir la passion! « Faut aimer cela, c’est une course contre la montre. Si on veut devenir le géant mondial, Il faut être rapide et innovant, c’est une nécessité! »
Un nouvel état d’esprit
Les startups inspirent les entreprises traditionnelles et attirent de plus en plus de jeunes diplômés. Voici certaines caractéristiques des startups qu’on ne retrouve pas nécessairement dans toutes les entreprises.
Une vitesse d’exécution et d’innovation
La flexibilité est un facteur de succès de la startup. Aucun jour ne se ressemble. Elle construit, apprend et teste en permanence. La méthode « lean startup » permet de réduire le temps de développement d’un nouveau produit, de le confronter plus rapidement aux consommateurs puis de le retravailler en fonction des retours de ces derniers.
Un écosystème dynamique qui favorise l’engagement
Les startups sont de petites structures toujours en mouvement et dont la capacité de croissance est supérieure à celle d’une entreprise traditionnelle. Elle a besoin de personnes dans l’action, capables de prendre des décisions de manière efficace et rapide. Chaque collaborateur joue un rôle important. Les startups cherchent des travailleurs flexibles, capables de s’adapter à la charge de travail.
Une culture forte animée par la passion
Les meilleures startups ont commencé avec un individu qui consacre toute son énergie à trouver des solutions à un problème qu’il considère comme important. La passion inspire les autres, favorise l’innovation et la créativité, et pousse chacun à persévérer dans son travail et à œuvrer vers l’objectif.
En conclusion, les entreprises matures peuvent très bien s’inspirer et appliquer ces facteurs qui font le succès des startups. Chose certaine, l’entreprise d’aujourd’hui doit être plus adaptable, plus flexible et évoluer beaucoup plus rapidement qu’hier. C’est pourquoi on voit de plus en plus apparaitre des rapprochements, de nouvelles formes de collaboration entre entreprises matures et startups.
Oui, l’état d’esprit « startup » se traduit d’ores et déjà dans de nouvelles façons de faire de l’innovation.
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