L’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’École des sciences de la gestion de l’UQÀM dévoilait en novembre dernier la huitième édition de son Baromètre de la consommation responsable réalisé avec le soutien de Recyc-Québec. Voici quelques faits saillants de cette enquête.
L’édition 2017 du Baromètre de la consommation responsable révèle le portrait de la consommation durable au Québec. Depuis 2010, cette enquête annuelle réalisée par l’Observatoire de la consommation responsable (OCR) mesure l’Indice de Consommation Responsable (ICR).
Volonté qui ne se traduit pas nécessairement en actions
Dans l’ensemble, les consommateurs québécois démontrent clairement une volonté de repenser leurs modes de vie et de consommation. Si, depuis 2010, la consommation responsable s’est implantée dans leurs pratiques, les fluctuations à la hausse et à la baisse de l’Indice de consommation responsable (ICR) au fil des ans ne permettent pas de constater une nette progression du phénomène. Toutefois, selon les chercheurs de l’OCR, l’évolution serait plus visible lorsque les pratiques de consommation sont analysées individuellement.
Parmi les huit (8) pratiques mesurées dans cette enquête, le recyclage est la plus populaire (90,1 % des participants). La consommation locale (72 % des participants), la « déconsommation » ou diminution de la consommation (68,4 % des participants), la protection de l’environnement (67,6 % des participants) et celle des animaux (66 % des participants) complètent le top 5. L’utilisation de moyens de transport durables arrive dernière, étant pratiquée par 43,2 % des Québécois.
Si les consommateurs disent rechercher des produits plus durables, plus sains et en lien avec leurs convictions et valeurs, un écart persiste entre la consommation déclarée et le passage à l’action. Alors que 86,3 % mentionnent rechercher des produits plus durables, seulement 68,0 % ont déclaré avoir privilégié l’achat de ce type de produits dans les 12 derniers mois.
« L’intérêt pour la consommation responsable est présent et des nouvelles tendances de consommation voient le jour, mais il faut identifier avec plus de précision les leviers du changement comportemental », explique Fabien Durif, directeur de l’OCR. »
Besoin d’information crédible
L’étude met en évidence chez les consommateurs leur besoin d’information crédible sur les marques. En effet, plus de six participants sur 10 estiment que les entreprises n’informent pas assez le consommateur sur les conditions de fabrication de leurs produits.
Pour s’assurer qu’un produit est écoresponsable, 71,9 % des participants se fient à sa composition inscrite sur l’étiquette; 71,2 % aux étiquettes et certifications apposées sur un produit; 70,2 % sur les conseils d’associations de protection des consommateurs. Seulement 37,6 % se fient aux conseillers, vendeurs ou producteurs des biens qu’ils se procurent. Mentionnons l’impact du logo « Fabriqué au Québec » sur certains produits, dont les meubles, qui exerce une influence sur 83,4 % des consommateurs.
Attentes des consommateurs envers les entreprises
Pour les consommateurs québécois, une entreprise responsable est celle qui affiche son respect des droits des employés et des clients, de la protection de l’environnement et manifeste une implication sociale et communautaire. D’ailleurs, parmi les faits saillants de l’enquête 2017, on observe des attentes très élevées en matière de responsabilité sociale des entreprises, en particulier quant au respect des droits des employés et des clients (score de 87,2 sur 100) et à l’application de politiques de responsabilité sociale, ainsi qu’au respect de l’environnement (score de 84,2 sur 100).
Profils de consommateurs responsables
Cette enquête dresse un portrait de six (6) profils de consommateurs en fonction de leurs attentes envers les entreprises en termes de responsabilité sociale et environnementale et de leur tendance personnelle à adopter des comportements de consommation responsable. L’analyse des résultats démontre que chez certains consommateurs ces attentes s’avèrent disproportionnées par rapport à leurs propres comportements de consommation responsable. L’exercice d’établir des profils demeure toutefois intéressant et en voici deux exemples :
Les responsables exigeants (26 %)
- Ont globalement des comportements de consommation responsables sauf pour le transport durable
- Privilégient des modes d’alimentation sans sucres transformés, végétarienne et méditerranéenne
- Ont des attentes élevées envers les entreprises : respect des parties prenantes, engagement social
- Portrait type : principalement des femmes de 45 ans et +, diplôme universitaire, propriétaire
Les très responsables (14 %)
- Ont des scores de consommation responsable très élevés
- Consomment le plus de produits « imparfaits » et en vrac; privilégient des modes d’alimentation sans sucres transformés, végétarienne, méditerranéenne, sans gluten et végétalienne
- Ont les mêmes attentes envers les entreprises que le groupe des « responsables exigeants » mais un peu moins élevées
- Portrait type : principalement des hommes de 25 à 44 ans, diplôme universitaire
Alimentation et nouvelles tendances de consommation
Dans cette enquête, on a recensé et mesuré des comportements responsables dans quelques secteurs d’activité tels l’alimentation, l’ameublement, le transport, l’habitation. Au niveau de l’alimentation, voici certaines tendances mises en évidence :
- Plus d’un consommateur sur dix adoptent une alimentation végétarienne et/ou végétalienne;
- Le bien-être animal est pris en compte par plus de 84,2 % des consommateurs dans leur consommation alimentaire;
- Les produits en vrac, surtout « secs », séduisent environ un consommateur sur 10;
- Entre 5,6 % et 8,7 % ont acheté dans la dernière année des fruits et légumes imparfaits mis en vente par les détaillants québécois pour des raisons de rapport qualité/prix et pour limiter le gaspillage alimentaire ;
- Les produits locaux ont toujours la cote, en particulier chez les hommes et les plus de 65 ans. Les 25-44 ans privilégient quant à eux les produits biologiques et équitables ainsi que les accessoires de mode faits à partir de matières premières recyclées.
L’enquête a été menée du 15 septembre au 3 octobre 2017 auprès du panel web de 34 000 consommateurs représentatifs de la population du Québec de MBA Recherche. Au total, 1002 personnes y ont répondu. Comme il s’agit d’un panel de consommateurs, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.
Pour en savoir plus, consulter et télécharger l’enquête >
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